« Plus vous avancez lentement, plus vous mourrez vite ! »

Notre vie a beaucoup changé et elle continue de changer. Les constructions qui avant prenaient cent ans sont maintenant réalisées en cinq ans. Cette accélération dirige tous les aspects de notre vie et constitue l'un des progrès les plus significatifs de notre temps. Les avancées techniques font que tout va toujours plus vite (manger, dormir, vivre, travailler, se divertir, et même prendre sa retraite et mourir). Par ailleurs, le besoin de lever le pied va grandissant ; il y a une demande pour un ralentissement (le désir romantique d'un monde différent).

Bien loin des repas traditionnels, les nouveaux types de nourriture, de restauration rapide et autres aliments à boire réduisent à pratiquement rien le temps nécessaire pour manger. Les petites siestes entre les sessions de travail tentent de réduire les besoins de sommeil : les petits sommes sont le nouveau mot d'ordre, que ce soit au bureau ou dans les parkings. L'externalisation, le self-service et l'automatisation accélèrent les processus d'acquisition d'ordre professionnel et privé.

Nouveaux modèles de comportement

Les toutes nouvelles caractéristiques des postures devant les ordinateurs ou les iPads sont un défi pour les architectes et les designers de mobilier. Les consommateurs de l'ère numérique sont multifonctionnels (en tant qu'utilisateurs, penseurs, locataires, testeurs, partageurs, revendeurs, meneurs, troqueurs, collègues de travail ou fabricants). Posséder devient moins important ; beaucoup de choses sont disponibles sans avoir besoin de les acheter.

Mais surtout, nous voyons émerger de nouveaux modèles comportementaux. Notamment le désir de récompense et de satisfaction immédiate (le plaisir retardé est rejeté). Vous le voyez et vous le voulez maintenant (et avec une remise en plus). Nous assistons aussi à une lassitude face à la prise de décision en raison de la constante pression du temps et du revenu finalement disponible. Et troisièmement, la rapidité de convoitise : les consommateurs développent rapidement des désirs qu'ils veulent satisfaire d'une manière décomplexée. Quatrièmement, le « facteur adhésivité » : le temps gagné est facilement perdu dans les applications qui nous sont proposées par les smartphones et s'attachent à nous (ou nous à elles).

Créativité systématique

David Bosshart fait plusieurs recommandations pour développer sa propre créativité malgré cette énorme activité. Tout d'abord, éviter la surinformation ! L'absorption de trop d'informations limite l'énergie créatrice. La simplicité est de règle. Il y a deux vitesses dans le processus de création : la première est rapide, automatique, intuitive et en grande partie involontaire ; la deuxième est lente, délibérée, consciente et ciblée.

Il est facile de deviner la vitesse que préfère David Bosshart. Il faut prendre des décisions rapides, intuitives dans les programmes de routine quotidiens. Le trop plein d'informations n'est pas utile, il tend à restreindre. Pour augmenter la créativité, il a présenté une liste de contrôle exhaustive pour penser, communiquer, décider et agir plus rapidement.
Penser rapidement : trouver les micro-tendances, prévoir les prochaines grosses vagues, appliquer en permanence les techniques de brainstorming, collecter des données sans limitation, affiner les algorithmes, laisser la place aux meilleures idées.
Communiquer promptement : se concentrer sur les marchés émergeants, les déplacements, les contacts externes et les compétences linguistiques, utiliser les connexions fortes ET faibles, l'expérience interculturelle, recueillir des informations immédiates et permettre aux autres de partager.
Décider rapidement : se débarrasser de la bureaucratie excessive, veiller à ce que les bonnes personnes partagent leurs connaissances, développer la confiance entre tous les partenaires de la filière, favoriser toutes sortes d'apprentissage de la diversité, relever le défi comme un jeu.
Agir vite : maintenir l'esprit entrepreneur des petites et moyennes entreprises, soutenir les partisans du changement, employer des étrangers et des « itinérants » permanents (des personnes ayant acquis une expérience professionnelle dans différents pays), simplifier les procédures d'échange, superviser la créativité, rechercher la flexibilité financière, faire des évaluations comparatives.

Tout cela conduira à de toutes nouvelles professions. La raison : de nouveaux profiles de postes sont importants pour trouver de nouvelles idées, des nouveaux produits ou des nouveaux modèles d'entreprise dans des processus de plus en plus courts. Êtes-vous créatif ? Êtes-vous capable d'imaginer ? demande David Bosshart, et d'énumérer : « Directeur de l'Esprit et de l'Humeur, Vice-président de ce qui est Branché, Agent en chef de l'Imagination, Visualiseur, Assistant Conteur, Directeur de la Diversité, Détecteur des Inefficacités de la Chaîne d'Approvisionnement, Assistant Faiseur de Goût, Banquier de Devise Alternative, Stratège en Sociétés, Expert en Déconseil, Rassembleur de Talents, Planificateur d'Identité Numérique ».

Aspirations pour le futur

David Bosshart interroge : « Qu'y a-t-il de sexy dans un monde en évolution rapide où le virtuel prédomine, où la transparence est virtuellement garantie, où le porno constitue la toile de fond, où la disponibilité n'est plus d'actualité, où les amis sont des produits de masse et où tout est plus ou moins public ? »

Les réponses qu'il donne montrent un monde d'attraction magique dont les produits qui marcheront auront besoin de la nouvelle fascination du mystique, du désir d'anticipation agréable, du pouvoir du pardon, du culte de la vraie fidélité, de l'érotisme de la tranquillité, du frisson de la déconnexion, du don d'avoir des remords et (étonnamment) de l'expérience de l'apprentissage des choses désagréables.

Le changement qui s'opère actuellement est très complexe et nous avons tous besoin de nous adapter à ce nouvel ensemble.

L'expérience de l'emballage

L'emballage a le grand avantage de se rapprocher du désir de révélation et du désir de vivre avec des secrets. Ceux qui font de bons (écologiquement !) et beaux (pour le cœur et l'esprit) emballages auront toujours des chances de recueillir l'adhésion des gens. L'industrie des cartonnages a donc besoin d'améliorer deux choses : premièrement, continuer d'entretenir le bon (l'éco-responsabilité) de façon à ce que les gens puissent en profiter sans regrets, et deuxièmement, promouvoir les aspects du beau (ce qui est agréable pour le cœur et l'esprit). Pour le consommateur rapide, cela signifie l'offre intelligente de l'emballage pratique, pour le consommateur lent, c'est faire une expérience d'achat plus intensive et plus étendue dans le magasin à travers l'emballage.

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