Bruxelles, le 15 décembre 2021

La science du climat est claire : la réduction des émissions de combustibles fossiles doit primer comme solution au changement climatique. Cependant, les scénarios du GIEC compatibles avec une hausse de 1,5°C auxquels fait référence la nouvelle communication de la Commission européenne sur les cycles du carbone durable incluent l'absorption de carbone, comme moyen d'éviter les pires impacts du changement climatique. Le Cépi se félicite de cette communication qui reconnaît le rôle important que les bio-industries et la gestion durable des forêts doivent jouer. Notre industrie a le potentiel de soutenir une nouvelle approche de la lutte contre le changement climatique en déployant l'économie du futur.

L'alignement de l'industrie européenne des fibres forestières et du papier sur les objectifs fixés dans la communication n'est pas nouveau. Au cours de la dernière décennie, le secteur a pris la tête du secteur manufacturier de l'UE en s'engageant à réduire de plus en plus sa dépendance énergétique vis-à-vis du carbone fossile. Plus récemment, il s'est également engagé à développer le potentiel de ses produits durables. L'industrie européenne des fibres forestières et du papier est un champion mondial du recyclage, qui contribue au stockage et aux cycles du carbone biogénique. Forte de cette expérience, l'industrie est à la recherche de nouvelles opportunités dans l'utilisation circulaire du carbone biogénique.

Le nouveau plan de la Commission reconnaît toutefois le rôle de la gestion durable des forêts pratiquée en Europe dans le renforcement des cycles durables du carbone. La protection de la biodiversité, partie intégrante de la gestion durable des forêts, est désormais associée à des pratiques qui renforcent la capacité des forêts à atténuer le changement climatique en pompant le carbone de l'atmosphère. Le Cépi insiste sur le fait que les forêts vieillissantes sont vulnérables au changement climatique. la permanence des puits forestiers n'est pas garantie en l'absence de pratiques actives de gestion forestière et les stratégies d'adaptation au climat. L'industrie des fibres forestières et du papier a déjà indiqué qu'elle soutiendrait activement l'initiative de la Commission européenne visant à planter 3 milliards d'arbres supplémentaires d'ici à 2030ce qui contribue au rajeunissement de la couverture forestière et augmente nos chances de réaliser les ambitions de l'UE en matière de climat.

La chaîne de valeur de l'industrie des fibres forestières et du papier explore déjà de nouveaux modèles commerciaux basés sur les cycles du carbone biogénique. Les entreprises du secteur utilisent l'imagerie satellite et les services de Copernicus pour surveiller la teneur en carbone de leurs forêts, et les usines de pâte et de papier peuvent atteindre des émissions négatives grâce à une combinaison de bioénergie avec capture et stockage du carbone (BECCS). Le Cépi occupe également une position stratégique dans la définition de normes et de lignes directrices volontaires pour le secteur, qui sont pertinentes pour le développement du futur cadre de certification de l'élimination du carbone. Pour cette raison, il est prêt à contribuer au groupe d'experts sur l'agriculture du carbone qui doit être mis en place par la Commission.

Citation : "À maintes reprises, l'industrie européenne des fibres forestières et du papier a montré la voie en développant des modèles commerciaux qui profitent à la fois à la durabilité et à la circularité. Elle est aujourd'hui idéalement placée pour le faire dans le cadre des nouveaux paradigmes jumeaux émergents que sont la bioéconomie et l'économie du carbone. La circularité, l'atténuation du changement climatique et la bioéconomie sont hautement synergiques et fonctionnent mieux ensemble. Pour cela, nous avons besoin d'approches politiques systémiques." Jori Ringman, directeur général du Cepi